Daniel Gergès Blog

Ma plus grande fierté : mon équipe

Quand j'ai rejoint Sage il y a un peu plus d'un an, c'était pour un projet d'innovation passionnant qui continue à me faire cogiter nuit et jour et ça n'est pas prêt de s'arrêter : je pense que nos clients vont adorer.

Mais quand je regarde derrière moi ce qui a été accompli ces 15 derniers mois, ma fierté la plus grande est d'avoir réussi à recruter et (surtout de faire fonctionner) une équipe de gens talentueux et sympathiques et de la garder motivée.

Quand je regarde aujourd'hui mon équipe (qui a beaucoup grossi depuis et qui est très jeune), je vois des gens pleins de talents au niveau de leur compétences, mais surtout des personnalités extraordinaires.

Quand je regarde encore plus derrière moi, pour remonter à la création de Wokup en 2000, c'est aussi ça qui m'avait le plus plus, le fait de me retrouver entouré de gens brillants, de personnalités fortes, et tous engagés pour la réussite.

Il m'aura fallu 15 mois pour créer ça dans mon équipe, forcément différente puisque ça n'est pas le même contexte mais aujourd'hui la mayonnaise à pris, l'autre jour, un grand manager du groupe a comparé notre équipe à une startup interne.

Ca tombe bien, c'est ce que je voulais créer :) 

Plus que notre usine logicielle, que notre produit (pourtant passionnant !), c'est aujourd'hui ça qui me satisfait le plus et me donne le plus de joie : c'est de les voir les voir travailler, se synchroniser et collaborer pour atteindre les résultats qui me récompense le plus.

En 2012, nous avons des objectifs forts et j'ai la conviction que c'est à 80% en gardant cette équipe motivée et organisée que nous allons les atteindre.

C'est à ça que je vais me consacrer, et croyez moi, c'est passionnant.

La faiblesse du BA par rapport au VC

Cette semaine je discutais avec un ami business angel et entrepreneur qui m'a raconté comment il s'était fait empapaouter lors d'un deuxième tour dans lequel était arrivés des VCs (venture capitalist, des investisseurs professionnels).

Le truc s'est tellement mal passé et l'énergie qu'il a du consommer tellement forte qu'il en a tiré une conclusion assez radicale sur son activité de BA.

Dans ce qu'il m'a raconté, il m'a sauté aux yeux que dans la négo, le BA présent au premier tour et le VC arrivant au second n'étaient pas sur un pied d'égalité. En effet, le BA noue souvent une relation affective avec l'entrepreneur ou l'entreprise et ça, ça n'est pas un facteur favorable dans une négo.

Bien sur il ne faut pas en faire une généralité, mais ça m'a aussi rappelé une autre histoire qui s'était passée lors lors du deuxième tour de financement de Wokup : les industriels présents au premier tour s'étaient retrouvés confrontés aux des VCs professionnels et l'affaire avait été vite jouée.

Ces industriels avaient également mis fin à leur activité de venture capital peu après pour se concentrer sur leur métier d'industriels (pas uniquement pour cette raison, mais ça avait joué un peu)...

 

 

5 trucs inavouables pour passer de bonnes vacances tout en travaillant.

Si vous êtes comme moi un workaholic, passionné par son job, éventuellement entrepreneur et peut etre même sur le web alors vous éprouvez sans doute la même difficulté que moi a couper du boulot en période de congés.

Les symptomes : vous êtes tendu car vous savez que vous avez des choses a faire mais vous avez promis de ne pas travailler. Le résultat : vous n'êtes pas disponible voire grincheux et vous perdez sur les deux tableaux : le boulot (que vous ne faites pas) et la famille (que vous agacez).

Vous vous reconnaissez ? Alors voici cinq trucs que j'utilise depuis quelques années et depuis : ça va beaucoup mieux !

#1. Acceptez que vous allez travailler ! Ne vous dites pas que vous n'allez pas travailler et annoncez le clairement a votre famille en leur indiquant ce que vous allez faire, pourquoi c'est important et sur quelles plages vous allez le faire (déjà cet exercice est a lui seul un bon filtre...)

#2. Partez dans une zone couverte par du wifi - ça peut paraitre contre intuitif mais rien de pire que de passer ses vacances a essayer d'accrocher la 3G ou a ouvrir un powerpoint sur votre iPhone. Vous allez devoir travailler un peu. Autant le faire dans un contexte confortable.

#3. Calez vous des moments 100 pour cent détente. Tout dépend de comment vous fonctionnez, mais en assumant de travailler un peu vous verrez qu'il est plus facile de vous relâcher le reste du temps et vos proches le sentiront.

#4. Paramètrez une notification automatique d'absence sur votre Email. Idem sur votre Facebook et sur votre Twitter : ça permettra a vos contacts de vous souhaiter de bonnes vacances et de vous oublier un peu pendant quelques jours. Idem : acceptez de déconnecter de ces réseaux. Ils apportent peu a votre Job mais induisent une tension permanente.

#5. Ne partez pas avec des dossiers lourds ou complexes. Cela suppose d'anticiper avant votre départ pour mettre un coup de bulldozer dans les gros dossiers. Cela vous permettra de considérer tout ce que vous faites en vacs comme du bonus et de ne pas être stressé si vous n'avancez pas assez.

Allez j'en ai fini, les schtroumpfs de reveillent. Ah oui je ne vous ai pas dit : je suis en vacances !

Update : je suis revenu et je voulais ajouter un truc : tout ceci dépend aussi de ce que votre famille est prête à tolérer moi j'ai la chance d'avoir une compagne qui partage une partie de mes passions et à qui il arrive même de travailler un peu pendant les vacs ;)

Freemium or not freemium

Ce matin nous avons eu avec Denis, le fondateur de la plate-forme de coaching Jiwok une intéressante discussion sur le modèle freemium.

Si vous ne connaissez pas le terme freemium, cela désigne simplement un modèle économique dans lequel vous offrez une partie de votre service gratuitement dans le but de convertir une partie de vos utilisateurs à la version payante (freemium = free + premium)

Flickr, est par exemple construit sur un modèle freemium, vous pouvez mettre autant de photos que vous voulez sur le service, mais dans la version gratuite, vous n'accedez qu'aux 200 plus récentes.

Lorsque vous créez un modèle freemium, le plus difficile est de savoir ce que vous mettez dans la version gratuite et ce qui fait que l'utilisateur passe à la version payante.

Si vous en mettez trop dans la version gratuite le produit se diffuse largement, mais vous convertissez peu d'utilisateurs tout en devant supporter les coûts liés à l'animation de la communauté. Dans l'autre cas la version gratuite perd de son intérêt et sert moins d'outil marketing à la version payante.

L'opinion de Denis est que tous les services ne sont pas bien adaptés au freemium, en tous cas lui a choisi de n'offrir qu'une version payante, ce qui a le mérite d'être simple et d'attirer uniquement les utilisateurs qui ont besoin et qui sont prêts à le payer.

En contrepartie, il permet aux utilisateurs de s'abonner sur une durée courte et donc de découvrir le service sans s'engager pour une durée trop longue.

J'ai trouvé cette discussion intéressante, elle montre en tous cas que sur Internet il n'y a pas une mais des solutions, et que chaque service est un cas unique.

Au passage je vous souhaite une excellente année 2010 !

Pour plus d'info sur le freemium je vous conseille cet article.

Entrepreneurs techos : faut il développer vous même ?

Je suis en contact avec beaucoup d'entrepreneurs qui sont à un stade très amont de leur projet, dans cette phase qu'on appelle le bootstraping (l'amorçage).

Parmi ces entrepreneurs, la majorité est de formation ingénieur ou technique.

Bref. Des "techos" qui ont le pouvoir magique de programmer.

Ces entrepreneurs ont un avantage car il n'ont pas alors de trouver ce fameux "associé technique" pour développer la première version de leur service.

Mais être né au pays enchanté des techos n'a pas que des avantages et peut s'avérer délicat à gérer une fois la première version mise en ligne ou le premier prototype disponible.

Pourquoi ?

• Quand on code on a toujours autre chose à faire qu'à réfléchir à la commercialisation
• Ne pas développer soi même force à mettre un prix sur le développement
• Ne pas développer soi même force à être plus sélectif sur ce qu'on développe
• Ne pas développer soi même diminue le risque d'abandonner le projet faute de temps
• Ne pas développer soi même permet de se concentrer sur le fonctionnel du service et sur la valeur ajoutée.
• Coder demande de la concentration et est peu compatible avec le développement commercial.

Vous avez bien noté que je ne recommande pas de sous-traiter votre développement au début, lorsque chaque sou est compté.

Mais je pense sincèrement qu'intégrer tôt un développeur (stagiaire, prestataire, partenaire, associé...) voire externaliser une partie des développements (ce qui pose d'autres problèmes) est nécessaire pour tout projet qui a un minimum d'ambition.

Bien sur vous pouvez aussi considérer que votre métier c'est le développement, dans ce cas la il faut dès le départ chercher un associé complémentaire sur la partie business pour ne pas vous retrouver dans le cas de l'entrepreneur isolé.

L'entrepreneuriat c'est les montagnes russes

Il y a quelques semaines je discutais avec une amie entrepreneuse déprimée par un mauvais coup joué par l'un de ses partenaires vraiment indélicat.

J'avais alors comparé l'entrepreneuriat à des montagnes russes :

Un jour tu es au top, tu visualises le succès.

Un jour tu es en bas, tu visualises l'échec.

Une vraie montagne russe des émotions donc qu'il faut être prêt à encaisser et qui se gère beaucoup mieux quand on a compris que c'est une situation normale et que tout entrepreneur vit (même si nous communiquons à des degrés variables sur les bas).

Après presque dix ans passés à entreprendre j'ai trouvé quelques petits trucs qui permettent de mieux gérer les phases d'enthousiasme extrême et les phases de déception.

Voici quelques petites astuces :

• D'abord sachez que cette alternance est normale, et que tout entrepreneur passe par des phases de doute sur son business, notamment pendant la phase d'amorçage.
• Attendez la prochaine bonne nouvelle : assez étrangement j'ai pu remarquer que le monde était relativement bien fait et que souvent, peu après une mauvaise nouvelle, un bonne nouvelle arrive, il faut juste le savoir et être convaincu que cela va arriver.
• Pendant les phases ou vous visualisez le succès,notez (précieusement) les principaux points qui génèrent cet enthousiasme (un client content, une certaine façon de considérer le marché...) et relisez les pendant les phases de doute.
• "Pas de nouvelle, bonne nouvelle" ne fonctionne pas dans le business - un client tarde à vous répondre, vous n'avez plus de nouvelles d'un contrat important pour vous ? Eliminez le doute en prenant votre téléphone et en appelant. Si il doit y avoir une mauvaise nouvelle autant le savoir vite et passer à autre chose.
• Trouvez vous un bon Advisor. Un advisor est un conseiller externe qui sait ce que c'est que d'entreprendre qui a du recul par rapport à votre affaire. N'hésitez pas à lui parler franchement dans les phases difficiles. Ce point est peut être le plus important et si je n'avais qu'un seul conseil à donner ça serait de se trouver dès le départ un bon advisor.

J'ai lu dans cet excellent essai de Paul Graham, une description que je trouve extrêmement juste.

L'entrepreneuriat y est décrit comme un "Emotional Roller Coaster" ou une montagne russe des émotions.

L'expression "Emotional Roller Coaster" est tirée de cet essai de Paul Graham que je vous invite à lire.

VieDeMome.fr, ou comment utiliser un produit simple et marrant pour en marketer un autre

Je suis impressionné par le joli coup de buzz qu’a réussi François avec VieDeMome.fr et si vous ne connaissez pas encore je vous conseille d’aller jeter un coup d’oeil car c’est vraiment très drôle, même si vous n’avez pas de gamins.

Mais si je parle aujourd’hui de ce service c’est surtout parce qu’il a généré un buzz incroyable en quelques jours et qu’il me semble représentatif d’une technique marketing assez peu usitée au final : lancer un service, gratuit et sympa mais qui offre une réelle valeur ajoutée et ceci afin d’en marketer un autre payant.

L’idée est de choisir un service qui adresse la même cible que le service payant - ici à priori les lecteurs sont sensible au concept de famille, au concept de Web communautaire, etc… et sont donc d’excellents prospects pour HelloTipi.

Donc au final, le développement de VieDeMome, qui n’a pas du demander des années mais qui doit quand même prendre un peu de temps en modération (François corrige moi si je me trompe!) devient un espace publicitaire gratuit et extrêmement bien ciblé pour HelloTipi.

L’autre intérêt de cette stratégie est qu’il est beaucoup plus facile d’obtenir de la presse et de l’attention à propos d’un service simple et sympa comme celui la qu’à partir d’évolutions d’un service existant :

A noter aussi que le service final n’est pas forcément payant, il suffit qu’il monétise d’une manière ou d’une autre. Hier j’ai discuté avec des amis qui opèrent une application Facebook qui génère un nombre hallucinant de pages vues et qui permet de faire la promotion d’un service gratuit mais monétisé dans un deuxième temps.

Maintenant la difficulté de ce genre d’exercice est qu’il faut trouver une idée

• originale (pas facile),
• simple à réaliser (et à opérer par la suite),
• qui adresse la même cible de clients et sur un usage connexe à celui du service payant,
• sur la quelle il est possible de communiquer simplement,
• qui génère un comportement viral et un intérêt de la part des média

Quand on regarde tout ça on se dit qu’il faut un peu de chance (ou de génie!) pour réussir et trouver l’adéquation parfait

Mais la meilleure manière de savoir si votre idée est bonne, c’est encore d’y aller et d’essayer !

Lancer un site tôt : pari risqué ou choix de raison ?

Depuis l’ouverture de Weem, j’ai eu l’occasion de discuter avec certains membres qui m’ont fait la remarque que le site avait ouvert trop tôt, qu’il n’était pas tout à fait fonctionnel et quelque peu difficile d’accès, etc

Bref, à ma place, ils auraient tous attendu pour lancer le site.

Quand je regarde la home actuelle, je me rends compte que le site est encore plein de défauts : l’explication du service est mal faite, on essaie de faire passer trop de messages, et qu’il y a des erreurs grossières d’ergonomie – donc effectivement, c’est un point pour l’argument du “lancé trop tôt”.

En même temps quand je regarde tous les progrès que nous accomplissons jour après jour (les affaires que nous signons, les partenariats qui se nouent, les retours d’utilisateurs que nous exploitons pour améliorer le site), je me rends compte que la plupart de ces progrès n’auraient pas été possibles sans avoir lancé le site.

Et donc au final, je ne regrette pas du tout de ne pas avoir lancé le site si tôt, et si c’était à refaire, j’essaierais même de le relancer encore plus tôt.

Maintenant notre challenge consiste à améliorer le site de jour en jour, en traitant les problèmes par ordre de priorité.

A commencer par cette home page… qui évoluera bientôt, peut être même cette semaine vous pouvez voir qu’on y travaille :)

 

Remember : Profits = revenus - coûts

Tout création d'entreprise à pour but de créer de la valeur : pour ses clients, pour ses actionnaires, pour ses employés. La valorisation d'une entreprise dépend généralement de ses profits : donc de l'équation simple profits = revenus - coûts.

Le sens commun veut que pour augmenter ses profits, il faut augmenter les revenus. Mais l'atteinte de la rentabilité et la construction de la valeur peut également passer par une optimisation astucieuse des coûts.

C'est le cas par exemple de CraigsList, dont le revenu estimé à une centaine de millions de $ par ans, et dont tout le monde s'accorde à penser qu'ils pourraient croître beaucoup plus. Oui ils pourraient, mais comme le calcule Fred Wilson dans ce billet (dont je vous invite fortement à pousser la lecture) ce CA est réalisé avec des charges d'à peu près 10 Millions de $, ce qui permet de générer un bénéfice confortable de 90 Millions de $.

En comparaison, les revenus de Facebook seraient de l'ordre de 300 à 350 Millions de $, mais avec un effectif prévu de près de 1000 employés, le bénéfice est bien moindre.

Si il est un peu tôt pour avoir cette discussion à propos de Weem car nous sommes encore en phase de création l'offre, nous effectuons chaque jour des choix qui sont guidés par le souci futur de fonctionner avec une équipe réduite et agile.

Alors ces choix quels sont ils ? Ils sont multiples et commencent déjà par le choix du marché que nous adressons, de l'offre que nous allons proposer et des technologies mises en oeuvre... Je vous en dirai plus dans un prochain billet

Garder la pêche en ces temps de crise

Ma petite entreprise ne connait pas la crise ?

C'est le sentiment étrange que j'ai, alors que partout autour de moi, on ne parle que licenciements, réduction des coûts, assedic, ou bien inter-contrats, bref de quoi vous mettre le moral dans les chaussettes.

Et pourtant, pour une raison inexpliquée, je n'arrive pas à rentrer dans cette logique pessimiste et malgré tous les arguments qui plaident pour une crise longue et durable, je garde la pêche et reste convaincu que je peux faire de Weem une activité rentable au cours des 12 prochains mois.

Est-ce parceque je suis déjà passé avec Wokup par la crise de 2000 ? Est-ce par ce que le business de fond de Weem, la vente entre particuliers, est crise-proofed ? Ou que j'essaie de combattre inconsciemment la pression négative mise par les médias qui sur-amplifient chaque mauvaise nouvelle ?

Je ne sais pas, mais une chose est sur c'est que ça n'est pas en abandonnant tout que les choses iront mieux et seuls les prochains mois pourront dire si mon attitude était juste ou simplement inconsciente.

Allez, je vous laisse, j'ai un marasme à traverser :)

PS / A lire chez Olivier Ezratty une analyse plus objective sur l'impact de la crise sur les startups.